Si nous avons le 27 mai, c’est parce que tout nous est possible !
Étant Guadeloupéenne, le 27 mai est une date importante pour moi. Il s’agit du jour de l’abolition de l’abolition de l’esclavage sur mon île. C’est donc une date qui rappelle un grand moment de l’histoire.
Pour moi, c’est un jour de mémoire des Ancêtres, de leurs luttes, mais aussi et surtout de la résistance qu’ils ont su constamment exercer afin d’ÊTRE. Envers et contre tout, ils nous ont légué des pratiques culturelles qui nous ramènent à l’essence même de NOUS-MÊMES. Je suis donc fière de cet héritage, car c’est avec lui que je me suis construite et c’est aussi lui qui me permet de savoir que je ne dois en rien me limiter, mais plutôt encore et toujours aller de l’avant.
Qu’est-ce qui peut nous être impossible ? RIEN. Nos Ancêtres nous l’ont démontré. Quelles que soient les réalités auxquelles nous pourrions avoir à faire face, il nous sera toujours possible de puiser en NOUS-MÊMES afin de trouver ces espaces de liberté qui nous permettront d’ÊTRE. Cela nous ne pouvons pas en douter. L’histoire nous le rappelle. Cela ne signifie certainement pas qu’il faudrait tout accepter. Au contraire, si nos Ancêtres ont pu créer malgré les conditions auxquelles ils avaient à faire face c’est bien parce qu’ils ont choisi de ne pas se percevoir comme n’étant que des victimes d’un système niant leur humanité. Ils ont choisi d’être, de créer, d’affirmer leur présence au monde donc de manifester leur humanité.
Nombreux sont ceux qui pensent que le contexte dans lequel nous vivons de nos jours a évolué, mais que les logiques à partir desquelles il a été conçu sont toujours les mêmes. Il n’empêche que nos situations ne sont pas comparables à celles qu’ont subies nos Ancêtres. Donc, peu importe le regard que l’on peut avoir sur les réalités actuelles, je pense qu’il serait bon que nous gardions à l’esprit que nous pouvons et même que nous nous devons de CRÉER. Nous le devons à Nous-mêmes mais aussi à nos Ancêtres. ÊTRE c’est déjà honorer leur mémoire. C’est aussi permettre que la LIBERTÉ soit au cœur de nos existences.
Le 27 mai est un jour qui évoque l’espoir, car il nous permet de garder en mémoire que nous pouvons ! Nous n’avons pas à laisser un système définir qui nous sommes. Il nous appartient de décider ce que nous voulons pour nous, individuellement et collectivement, afin de construire nos réalités. Je suis heureuse d’être l’héritière d’hommes et de femmes qui ont pu transmettre des valeurs positives à travers leurs actes malgré toute la souffrance qu’ils ont pu endurer.
Le 27 mai m’apporte sérénité et paix, car avec cette date je sais que dans la vie je peux accéder à ce qui pourrait me paraître irréalisable. Je sais que je dois croire en moi. Je sais que je ne dois pas laisser la peur m’arrêter. Je sais qu’en me donnant les moyens, je ne peux que réussir. Je sais qu’aucun élément extérieur ne peut définir qui je suis. Je sais qu’il m’appartient de toujours chercher à aller de l’avant. Je sais que je n’ai pas le droit de m’abandonner. Je sais qu’envers et contre tout, il me faut croire en mon potentiel. Je sais que même si les choses ne sont pas faciles, je me dois de redresser la tête et de poursuivre ma route.
Je suis, bien sûr, un être humain comme tous les autres. J’ai mes moments de faiblesses, de doutes, etc. Le 27 mai est, cependant, là pour me rappeler que tout est possible et m’aider à surmonter les épreuves. Je souhaite de tout cœur que chaque Guadeloupéen puisse être inspiré par cette date et par le courage de nos Ancêtres. Je souhaite aussi qu’en tant que groupe, nous puissions penser le mois de mai comme un temps nous ramenant à une notion essentielle : l’importance de la CONSTRUCTION.
Un joyeux 27 mai à tous les guadeloupéens !
Une pensée pour tous les peuples du monde, car fondamentalement nous sommes UN.