Libèté, liberté, freedom
Dans une de ses chansons intitulée I love you Doudou, Ti Manno dit : « Freedom is my Doudou » (« La liberté est ma chérie »). Dans ce texte, il exprime sa fierté d’être originaire d’Haïti qui est un pays qui a acquis sa liberté et il dit sa joie de vivre la liberté qui lui est propre en tant qu’Être humain. Il évoque le bonheur qu’il est possible de ressentir lorsque l’on a cette possibilité de faire ses choix, de prendre ses décisions, d’Être. Il précise à ce propos :
« Libèwte se lavi
Libèwte se lanmou
Pa janm eseye viv san li
Libèwte se sa nou tout vle »
(« La liberté c’est la vie, La liberté c’est l’amour, Ne cherchez jamais à vivre sans elle, La liberté est ce que nous voulons tous »)
Je crois que Ti Manno a raison. Nou tout vlé libèté (Nous voulons tous la liberté). Ce n’est pas forcément vrai lorsqu’il est question de la situation politique de certains territoires. Mais, à travers nos trajectoires personnelles, nous espérons tous embrasser ce précieux sésame. Nous pourrions donc tous dire ce « I love you Doudou » à la liberté.
Liberté et volonté
Bob Marley dans sa célèbre chanson Emancipation dit :
« Emancipate yourself from mental slavery.
None but ourselves can free our minds. »
(« Émancipez-vous de l’esclavage mental. Nous seuls pouvons libérer nos esprits »)
Parlons de liberté en considérant nos trajectoires personnelles ! Ces phrases de Bob Marley nous rappellent que nous devons faire le choix d’accéder à la liberté. Il nous appartient de chercher à nous affranchir de toutes conceptions limitant notre capacité à Être.
Ces chaînes qui nous emprisonnent dont nous avons à nous défaire ne sont pas forcément matérielles. Elles paraissent aussi sous forme d’idées, de représentations erronées. Elles ne sont pas visibles, donc elles peuvent être difficiles à identifier. Mais leur impact sur les vies est bien réel. Elles créent de la souffrance, de la détresse et empêchent de pouvoir s’accomplir.
Il est vrai que ces chaînes peuvent résulter d’un processus d’aliénation mis en place afin de satisfaire les besoins d’un système économique ou politique par exemple. Mais, souvent, elles apparaissent également dans les relations que l’on peut avoir quotidiennement. Lorsqu’il est question des rapports que nous entretenons avec les autres, cela se manifeste généralement à travers les relations toxiques. Le harcèlement, la domination, les abus de toutes sortes, la dépendance affective peuvent être cités à ce propos. Cela dit, il est aussi souvent question de notre rapport à nous-mêmes. Lorsque nous entretenons des sentiments tels que la peur, le mépris, la colère, la honte ou lorsque nous doutons de nous-mêmes, nous créons de véritables barrières qui nous empêchent de nous construire positivement et de manifester pleinement qui nous sommes.
Aimer n’est pas savoir aimer. Il nous faut apprendre à aimer la liberté afin de pouvoir nous épanouir avec elle. Il nous faut aussi apprendre à nous aimer afin d’accepter de nous accorder plus de liberté. Pour cela, il faut bien plus qu’espérer. Il faut faire le choix de briser ces chaînes qui limitent les perspectives à partir desquelles nous pouvons nous penser ou penser nos réalités.
Nous avons cette possibilité de toujours évoluer. Nous pouvons donc à tout moment surmonter les obstacles qui encombrent nos pensées et nos vies. Nous avons constamment cette possibilité d’aller de l’avant. Il n’est jamais trop tard. Nous pouvons reconstruire nos existences autant que nécessaire.
Faire cela n’est-ce pas accepter de grandir ? Et accepter de grandir n’est-ce pas accéder à toujours plus de liberté ? C’est la raison pour laquelle il nous faut modeler nos existences tel qu’il apparaît dans : Vies et pâtes à modeler. Il est possible d’affirmer que finalement nous nous créons nos « espaces » de liberté au fil de notre évolution ou de nos transformations. On pourrait même se demander si ce ne serait pas là le sens même de nos existences. Accéder à plus de liberté, donc se permettre de se découvrir toujours plus, manifester toujours plus sa présence sur terre, Être et saisir toujours plus ce qui constitue notre essence réelle. Tel que le disait Ti Manno : « Libèwte se lavi, libèwte se lanmou ! » (« La liberté c’est la vie, la liberté c’est l’amour »). A pa vré ? (N’est-ce pas vrai ?)
